Est-il encore temps d’acheter de l’or ?

Pour de nombreux épargnants Français, l’or est considéré comme la valeur refuge par excellence… Les particuliers, toutes classes sociales confondues, possèderaient environ 3.000 tonnes d’or sous forme de pièces et lingots, représentant un bas de laine de 180 milliards d’Euros. C’est un des placements préférés de nos compatriotes, derrière l’assurance vie, la pierre et le fameux livret A.

Avec la crise de COVID-19 et la récession qui s’est installée, le métal jaune a retrouvé la faveur des investisseurs et les cours ont littéralement flambé. Ce n’est évidemment pas une surprise car des variations de même ampleur avaient déjà été constatées lors des crises économiques précédentes (chocs pétroliers de 1973 et 1980, ou crise des subprimes par exemple). Aujourd’hui, l’once d’or approche lentement du seuil fatidique des 2.000 dollars alors qu’elle cotait un peu plus de 1.000 dollars en janvier 2016. Dès lors, compte tenu de cette formidable progression, il est légitime de se demander s’il n’est pas trop tard pour en acheter et si l’or constitue bien une valeur refuge.

Au début des années 1970, l’once d’or (soit pour mémoire 31,1 grammes) valait 37 dollars. En 1974, à l’issue du premier choc pétrolier, cette même once d’or cotait approximativement 200 dollars, soit une augmentation rapide de 440%. Après le second choc pétrolier de 1979, les cours de l’once se sont envolés à plus de 850 dollars, représentant une explosion de 2.000 % en neuf ans ! Cette flambée a alimenté la légende de l’or en tant que valeur refuge, notamment pendant les périodes d’instabilité, à tel point qu’il est devenu synonyme de sécurité et aussi de rendement élevé.

Pourtant, si l’or représente bien une excellente protection lorsque les indicateurs économiques flanchent, il ne faut jamais oublier que comme toute matière première, il varie à la hausse, comme à la baisse, en fonction de la demande et de la conjoncture. Ainsi, après avoir dépassé les 850 dollars en 1980, l’once d’or est retombée à 300 dollars dès 1982, soit une chute de 65 %. Il aura fallu attendre 2008 pour que l’or atteigne à nouveau les 850 dollars. Autrement dit, un épargnant qui aurait acheté de l’or en 1980, n’aurait retrouvé sa mise de départ que 28 ans plus tard, et encore sans tenir compte d’une inflation particulièrement galopante pendant cette période. Bref, en presque 30 ans, il aurait perdu de l’argent !

Bien entendu, avec la crise des subprimes de 2009, l’or a retrouvé son rôle de valeur refuge et les cours ont logiquement flambé. L’once est même montée à 1.900 dollars en septembre 2011, au plus fort de la crise. A l’époque, de nombreux “spécialistes” du métal jaune annonçaient une hausse imminente vers les 2.500 dollars et conseillaient cet actif à l’achat. L’intervention des banques centrales en 2011 a redonné des couleurs aux économies européennes et comme par enchantement, l’or est très vite reparti à la baisse pour tomber à 1.050 dollars en décembre 2015.

Il nous faut tirer des leçons de l’histoire récente. Pour simplifier, l’or n’est une valeur refuge seulement face à trois dangers économiques majeurs : Une forte inflation, une récession mondiale ou un krach financier international. Dès que ces dangers s’estompent les cours du métal jaune s’écroulent. A l’inverse, lorsqu’au moins un de ces trois dangers refait surface, l’or reprend du poil de la bête.
Nous vivons, depuis un an, et avant même la pandémie du Coronavirus, une période favorable à l’or. Depuis 2018, les risques de fort ralentissement de la croissance mondiale et de dégonflement des bulles boursières et obligataires ont nettement augmenté. Avec la pandémie, puis le confinement, ce ralentissement s’est transformé en une récession historique qui a fait exploser les cours. Le PIB mondial devrait chuter d’environ 5,1 % sur l’ensemble de l’année 2020, ce qui est colossal surtout si on compare à la récession de 2009, (subprime), jugée elle aussi d’historique qui s’est élevée à -0.1% seulement. C’est dire combien l’augmentation des cours de l’or apparaît justifiée eu égard à l’ampleur de la récession actuelle.

Dans ces conditions, quelle attitude adopter maintenant ?
Est-il encore temps d’acheter de l’or ?

L’évolution du cours de l’or dépendra de la situation économique des 6 prochains mois. Si nous n’avons pas grand-chose à craindre d’un retour de l’inflation, nous pouvons nous inquiéter des fortes incertitudes sanitaires, économiques et financières dans la plupart des grands pays du monde. En effet, aux vues du nombre d’Européens touchés par la covid-19 en cette fin d’été, on peut légitimement craindre l’émergence de la fameuse et redoutée deuxième vague. Cette situation aurait des conséquences dramatiques sur les budgets, les entreprises et l’emploi de nos pays. Pour le moment, les marchés actions résistent plutôt bien en raison de la perfusion des banques centrales, qui font tourner sans limite la planche à billets. Mais jusqu’à quand cette situation est-elle tenable ? Si la bulle de la dette publique finit elle aussi, par exploser, la zone euro entrera dans une nouvelle crise existentielle qui plombera les marchés financiers. En d’autres termes, en l’absence d’un vaccin efficace, la situation demeure précaire et incertaine à tous niveaux. Tout milite donc en faveur de l’or, valeur refuge par excellence, qui devrait continuer à s’apprécier pendant les mois à venir. Il faudra savoir en sortir dès que les premiers signes de reprise économique se feront sentir ou dès que les banques centrales cesseront leurs interventions. Ce sera alors une excellente nouvelle pour les autres classes d’actifs et il ne faudra pas hésiter à prendre ses bénéfices et se réorienter vers d’autres supports.

D’ici là, faites bien attention à vous et à vos proches en ces temps troublés…

 

La cyber sécurité, un marché en plein essor…

La pandémie actuelle a renforcé le besoin de digitalisation, déjà important, des entreprises mondiales. En effet, les structures les plus mobiles et les mieux outillées au niveau informatique se sont plutôt mieux adaptées au confinement et à la situation économique que les autres. Pourtant, le recours accru au télétravail et l’évolution vers des systèmes informatiques plus décentralisés, rendent ces entreprises nettement plus vulnérables aux risques d’attaques informatiques. Dans ces conditions, la cyber sécurité devient un élément incontournable de nos stratégies de développement et prend chaque jour un peu plus d’importance dans nos analyses et nos modes de gestion. En 2019, 61% des sociétés ont subi un cyber incident, contre 45% en 2018. Selon le FBI, le coût de ces attaques s’est élevé à 3.5Mds$ aux US au cours de l’année dernière. Plus récemment, le phénomène semble encore avoir accéléré, avec pour cible principale les banques, dont le nombre d’agressions informatiques a triplé pendant le confinement.
Même les hôpitaux de Paris annonçaient fin mars 2020 avoir également été ciblés par ce type d’agression, ce qui démontre le peu de scrupules de ces cyber terroristes. Face à ce fléau, les entreprises augmentent sensiblement leur budget de sécurité digitale. Cette demande alimente ainsi la croissance d’acteurs spécialisés que l’on peut trouver partout dans le monde. Au Japon, TechMatrix spécialiste reconnu du secteur, vient d’enregistrer une hausse de 73% de son résultat opérationnel sur les 3 derniers mois. Au Royaume-Uni, Kape Technologies qui s’illustre sur la sécurité des données et des logiciels de protection, devrait enregistrer une croissance encore plus forte. En Finlande, F-Secure propose des logiciels destinés au grand public qui concurrencent directement les géants comme McAfee ou Norton et se lance dans la protection des réseaux entreprise. Enfin aux Etats-Unis, Zix équipe déjà 30% des banques et 1200 hôpitaux nationaux grâce à ses solutions de cryptage d’e-mails et de protection contre le vol de données, permettant une sécurisation accrue pour 2 secteurs particulièrement sensibles.
Ainsi, même en ces périodes compliquées, il reste des niches à exploiter dans nos portefeuilles et des opportunités à saisir pour le moyen/long terme.

 

En bref 

8,7%
Selon la Banque de France (BdF) c’est le taux de contraction du produit intérieur brut (PIB) en France pour 2020. Un recul historique en temps de paix.

9.5%
C’est le taux de chômage de la population active attendu en France fin 2020, soit 1,4 point de plus qu’il y a un an.

100.000 €
C’est le montant d’exonération temporaire de droits de mutation, applicable jusqu’au 30/06/2021 aux dons de sommes d’argent à
un enfant, petit-enfant, ou arrière-petit-enfant, affectés à la création d’une entreprise, à la construction de sa résidence principale ou aux travaux de rénovation énergétique.