Comment sortir de l’engrenage négatif actuel des marchés ?

Les marchés financiers sont actuellement dans une spirale négative qui a eu tendance à s’amplifier au cours d’un triste mois de juin. Les craintes d’une récession et l’inflation, au plus haut depuis plus de 40 ans, sont bien évidemment les premières raisons de cette chute des cours. Les taux d’intérêt gérés par les Banques Centrales sont aujourd’hui trop bas par rapport au niveau des prix et les régulateurs sont désormais forcés de durcir leurs politiques monétaires, trop longtemps accommodantes. En conséquence, on assiste à une remontée rapide des taux et, les actifs à « duration longue », comme les actions ou certaines obligations, se dégonflent.

Les positions de la BCE et de la Fed américaine, sont actuellement très inconfortables. Pour juguler la hausse des prix, elles se sont engagées dans un processus logique de remontée des taux directeurs mais doivent trouver le bon équilibre dans leurs interventions pour ne pas provoquer de ralentissement économique, ou pire, de récession. Afin d’essayer de résoudre les problèmes, il est impératif de bien comprendre à quoi est due cette hausse soudaine des prix. Elle est, liée à des facteurs purement conjoncturels, et à d’autres, beaucoup plus structurels, qui perdureront dans les années à venir.

Deux raisons conjoncturelles sont nées des deux grandes crises que nous vivons en ce moment, la pandémie et la guerre en Europe.
• La forte hausse des matières premières énergétiques et agricoles, générée par la dynamique reprise économique post-covid a été accentuée par le conflit ukrainien. Nous n’avons pas de réelle visibilité à court terme sur une issue rapide de cette guerre et il est probable que les tensions sur les prix de l’énergie et agricoles restent élevées au cours des prochaines semaines. Néanmoins, cette situation oblige les dirigeants, notamment européens, à diversifier leurs sources d’approvisionnement et à relancer leurs programmes d’indépendance énergétique, ce qui, in fine, pourrait constituer des éléments constructifs d’une plus grande autonomie.

• Les goulets d’étranglement issus de la désorganisation du commerce mondial et des confinements récents en Chine ont clairement ralenti la machine économique et la croissance pour 2022. Pourtant, les choses semblent progressivement s’améliorer et le pire semble être passé. Les délais d’attente des bateaux dans les principaux ports mondiaux commencent à diminuer alors que les usines réouvrent en Chine. Ainsi, si 10,5 % de la flotte mondiale de commerce en avril n’était toujours pas disponible, la situation s’améliore car ce taux était de 13,8% en janvier.

A ces phénomènes passagers, s’ajoutent des raisons plus structurelles qui devraient tirer les prix vers le haut pour la décennie qui s’annonce :

• L’amorce d’un mouvement de « démondialisation ». La crise sanitaire a mis en évidence les dangers d’être trop dépendant d’usines très éloignées. Un mouvement de relocalisation vers les pays développés peut ainsi s’amorcer, d’autant plus facilement que la multiplication des échanges intercontinentaux est négative pour l’empreinte carbone. Par ailleurs, la tension géopolitique récente incite à un certain repli sur soi. C’est donc l’amorce d’une inversion de tendance qui avait largement contribué à la « déflation » dans les pays Occidentaux en réduisant le prix des biens industriels et de consommation courante.

• Le coût de la transition énergétique. L’objectif de réduction des émissions carbone à un horizon assez proche va mobiliser des capitaux énormes pour remplacer les infrastructures énergétiques existantes et vieillissantes. Cette destruction/reconstruction a un coût qu’il conviendra de répercuter aux consommateurs finaux. Nous pensons donc que l’’inflation se maintiendra à des niveaux plus élevés que sur la dernière décennie mais il est fort probable que le pic d’inflation ne soit pas trop éloigné, à l’heure où nous écrivons ces quelques lignes.

La fin de cet enchaînement négatif est-elle envisageable au cours des prochaines semaines ?

La croissance mondiale est désormais attendue à 1,7 % pour cette année et l’année prochaine. C’est le pic d’inflation et son niveau sur la durée qui seront déterminants pour les prochains mois. Le caractère transitoire de cette hausse des prix, scénario que les Banques Centrales ont largement soutenu, pose désormais question. Elle atteint désormais 8% en zone euro avec de fortes disparités en fonction des pays. La France s’en sort plutôt mieux que ses voisins immédiats avec une hausse des prix relativement maîtrisée de l’ordre de 5% sur les 12 derniers mois. Seule une inflexion dans cette dynamique inflationniste pourrait enrayer la phase d’appréciation des taux obligataires et donc une stabilisation des marchés actions. Pour le moment, l’ensemble des acteurs financiers prévoit une amélioration de la situation pour septembre 2022.

Aujourd’hui, les marchés financiers ont clairement intégré un scénario économique récessif. Mais nous savons tous que le pire n’est jamais certain et comme toujours, la situation finira bien par s’améliorer… Pour être plus concret, la fin des hostilités en Ukraine couplée à de solides plans de reprise en Chine permettraient de dégonfler rapidement le niveau des prix.

La baisse des marchés actions pourrait se calmer dans notre hypothèse de stabilisation des taux obligataires et des rebonds techniques assez violents sont possibles car les niveaux de valorisation atteints sont désormais convenables.

La visibilité d’ensemble reste cependant globalement assez faible, particulièrement pour les bénéfices des entreprises en 2022. Pour l’instant, il n’y a pas encore eu de mouvement significatif de révisions à la baisse. Il y a cependant fort à parier que dans ce contexte de ralentissement économique les prévisions de résultats seront ajustées à l’automne. L’ampleur de ces ajustements est aujourd’hui difficile à estimer. Avec des rapports des cours sur bénéfices de l’ordre, respectivement, de 17 et 12 pour les actions américaines et européennes, un mouvement de révision léger n’est pas à exclure. Nous pensons donc qu’il y aura des phases encore très volatiles et des replis supplémentaires des indices sont donc possibles. Mais il convient selon nous – et si nous avons raison sur notre scénario de début de stabilisation des taux obligataires – de se préparer à réinvestir dans ces phases. C’est en tout cas le voeu sincère que nous formulons dans cette période de chaos particulièrement anxiogène.
En attendant des jours meilleurs, probablement à l’automne, nous vous souhaitons d’agréables congés d’été.

Stéphane Lenoir

 

Le support : Axiom European Banks Equity (LU1876459303)
Depuis le début de l’année, les valorisations des banques de la zone Euro sont extrêmement impactées avec une baisse des cours du secteur financier de plus de 20% en 2022. Cette contreperformance est d’autant plus surprenante que la hausse des taux que nous vivons est historiquement favorable au secteur bancaire. Les banques européennes présentent d’ailleurs des résultats bilantiels extrêmement solides à la moitié de l’année mais le simple retour de la prime de risque liée à une possible implosion de la zone Euro – scénario inenvisageable pour la BCE – se répercute violemment dans le cours de ces dernières. Aujourd’hui, les ratios Prix / Bénéfices des banques sont extrêmement bas, car valorisés autour des niveaux de la crise Covid ou de la grande crise financière de 2008.
Dans ces conditions, il peut être intéressant d’étudier le support Axiom european banks equity qui investit en actions d’émetteurs du secteur financier de toute capitalisation dont le siège social est situé dans un pays membre de l’Union Européenne. Les 5 premières lignes du fonds sont HSBC, Unicredit, la Société Générale, la Deutsche bank et la Sanpaolo italienne. Il est noté 5 étoiles par Quantalys pour la qualité de sa gestion et présente des performances remarquables sur 2021 (+56,16%), 2020 (+6.32%) et 2019 (+20.75%). Il est éligible dans de nombreux contrats d’assurance vie.

 

EN BREF

4.7 millions
C’est le nombre d’hectares de forêt tropicale que nous perdons chaque année.

2.3%
La Banque de France a dévoilé son dernier rapport sur l’état de l’économie française. L’institution table sur une croissance de 2,3 % de l’économie française en 2022.

114.5%
La dette publique française a grimpé à 114,5% du produit intérieur brut (PIB) à la fin du premier trimestre 2022. Fin 2019, avant la crise du Covid, la dette publique française s’élevait à 97,6% du PIB.

LES PRINCIPAUX INDICES DU 01 JANVIER AU 30 JUIN 2022

LES INDICES BOURSIERS

CAC               -17.20 %
SBF 120         -17.40 %
DOW JONES   -14.96 %
NIKKEI            -8.33 %
EURO STOXX  -19.77 %

LES PLUS FORTES VARIATIONS DU CAC 40 EN 2022
THALES +56.48 %
ALSTOM -34.54 %

LES TAUX D’INTÉRETS

EURIBOR 3 MOIS -0.195 %
OAT 10 ANS       + 2.063 %