Les marchés broient du noir : A quand l’éclaircie ?

LETTRE N° 5 OCTOBRE 2022

S’il est toujours de bon ton d’être optimiste sur les marchés financiers, il faut bien reconnaître qu’il est actuellement difficile d’identifier des catalyseurs positifs pour les mois qui arrivent. Hormis un improbable cessez-le-feu en Ukraine, le contexte macroéconomique devrait à court terme, rester relativement dégradé avec des banques centrales qui ne faibliront pas dans leur politique anti-inflation et des résultats d’entreprise probablement décevants au troisième trimestre en raison de la hausse des prix de l’énergie et des salaires.

Dès lors, et contrairement à ce que nous pensions en Juillet dans notre précédente lettre, notre scénario central devient celui d’une récession modérée, même si l’on n’en connaît pas encore la durée, ni l’ampleur. La reprise qui s’est amorcée au mois de juin s’est brusquement arrêtée fin août et l’inflation ne faiblit malheureusement pas. Selon l’INSEE, elle sera de 5.3 % en France cette année (contre 1,6 % en 2021) et ce chiffre serait bien plus élevé sans le bouclier « énergie » qui minore de 2,5 points environ la hausse des prix. La BCE a frappé fort pour endiguer ce phénomène en augmentant ses taux de 0,75 point début septembre, après les avoir augmentés en juillet pour la première fois en dix ans, de 50 points de base. C’est le scénario le plus dur qui se concrétise. Pour 2023 et 2024, les gardiens de l’euro prévoient respectivement 5,5 % et 2,3 % d’inflation, toujours au-dessus de l’objectif des 2 % annuels.
Dans ce contexte, Christine Lagarde a d’ores et déjà annoncé de nouvelles hausses de taux, pour casser cette infernale spirale. Aux États-Unis comme dans le reste de l’Europe, l’inflation sera supérieure à 9 % sur un an, un record depuis novembre 1981 ! Seule la Chine est épargnée par ce fléau mais elle est aujourd’hui dans une sorte d’impasse avec sa politique zéro covid dont elle ne sort pas, et les faillites de son secteur immobilier qui ne permet pas à son économie de redémarrer.

Il n’est donc pas étonnant que pour les marchés de capitaux, l’année 2022 s’avère être la pire période depuis la grande crise financière de 2008. Seuls le dollar américain et le pétrole ont pu générer des rendements significatifs. Non seulement les actions ont enregistré des baisses à deux chiffres depuis le début de l’année, mais même les investissements censés apporter de la stabilité, comme les obligations souveraines, n’ont pas joué leur rôle de valeur refuge. C’est la chute combinée de ces deux classes d’actifs qui explique la forte baisse que nous constatons sur nos portefeuilles.

Que faire dans ces conditions ?

Il est évident que sortir des marchés financiers en ce moment serait une erreur et que nous sommes condamnés à faire le dos rond comme en 2018 et 2020, deux années récentes où nos portefeuilles avaient subi de lourdes pertes. Paradoxalement, ces chutes brutales sont aussi un motif d’espoir dans cette période troublée et il nous faut rester confiants dans la capacité de nos économies à s’adapter à toutes les situations. Après ces deux années noires, les performances du Cac 40, notre indice phare, avaient été spectaculaires en 2009 et 2021 avec des hausses respectives de +26.37% et +28.85%. Devons-nous espérer un scénario identique en 2023 ? Pourquoi pas ?

Il est néanmoins encore trop tôt pour reprendre du risque de manière importante. Pour que cela redevienne possible, il faudrait que l’inflation atteigne un pic, que les banques centrales approchent de la fin du cycle de hausse des taux, que la guerre s’arrête en Ukraine ou que les plans de relance Chinois soient réellement efficaces. Mais ne rêvons pas ! Il est peu probable que toutes ces bonnes nouvelles arrivent en même temps. En fonction de l’ampleur des corrections des indices, nous commencerons à nous repositionner progressivement sur les actifs risqués en espérant que ce soit LE fameux point bas du marché !

A l’instar de nos arbitrages de mars 2020 (pendant la covid), nous privilégierions naturellement les actions de qualité, c’est-à-dire les entreprises dotées d’un rendement élevé du capital, d’avantages concurrentiels clairement identifiés, d’un faible niveau d’endettement et d’une valorisation raisonnable. Une fois la situation apaisée, certaines thématiques d’investissement présenteront un fort potentiel de performance sur la durée.

Il s’agit par exemple de la transition écologique et du secteur des énergies propres, qui connaissent un nouvel élan face au besoin d’indépendance énergétique de l’Europe. De même, la filière alimentaire, que la guerre a remis sur le devant de la scène présente également des perspectives intéressantes. Pour nourrir une population mondiale en croissance, la production alimentaire doit augmenter de 60 % d’ici 2050, sans nuire à l’environnement. Dans le même esprit, les entreprises de sécurité informatiques ou des systèmes de paiement numérique offrent un potentiel de rebond d’autant plus élevé que le secteur des technologiques a dévissé de près de 50% depuis le début de l’année. Ce ne sont que quelques idées pour anticiper un rebond qui sera inéluctable.

En attendant des jours meilleurs, nous vous recommandons de tenir bon et de ne pas perdre confiance. Qui sait, 2023 ressemblera peut-être à 2009. C’est en tout cas notre vœu le plus cher en ces temps difficiles.

Stéphane Lenoir

 

Le support du trimestre : Aliénor Alter Euro

Créé en 2007, Alienor Alter Euro (FR0010526061) est un fonds d’allocation flexible patrimonial dont l’objectif est de protéger le capital notamment dans les périodes troublées. Il est géré à Bordeaux par les équipes d’Arnaud Raimon, fondateur de la société de gestion Aliénor capital.

Aliénor Alter Euro est investi majoritairement dans des supports obligataires et monétaires, de duration moyenne peu élevée afin de ne pas être trop impacté par les mouvements de taux. Cette allocation de base est complétée par une exposition opportuniste sur les marchés actions et des positions directionnelles en devises.

A ce jour, le fonds est investi à 86% dans l’eurozone dans les secteurs de l’énergie et de la santé.

Depuis le début de l’année 2022, il affiche un résultat proche de 0, ce qui est une réelle performance en ce moment. En 2021, sa performance nette s’élevait à +7.85% et de 4.04% par an en moyenne sur les 3 dernières années. Il est éligible dans de nombreux contrats d’assurance vie et a une durée de placement recommandée de 4 ans. C’est un très bon support défensif et une excellente opportunité pour pallier la baisse des rendements des fonds euros de nos contrats.

Devenez mécènes du Festival International du Film Indépendant de Bordeaux et faites des économies d’impôt 

Le Festival International du Film Indépendant de Bordeaux, dit FIFIB, défend le cinéma indépendant mondial. Il rend compte de toutes les formes d’indépendances : d’esprit, de liberté, de création et d’innovation. En 2021, le festival a rassemblé plus de 20 000 festivaliers, et depuis dix ans, il bénéficie de la présence de représentants prestigieux du cinéma mondial, d’artistes et de musiciens venus défendre l’indépendance d’esprit et de création à Bordeaux. Pour sa onzième édition (du 12 au 17 octobre 2022), le festival accueille un nouveau parrain : le cinéaste brésilien Kleber Mendonça Filho. Réalisateur de plusieurs longs métrages (Aquarius, Les Bruits de Recife), il a remporté en 2019 le Prix du Jury au Festival de Cannes pour Bacurau, film co-réalisé avec Juliano Dornelles.

Cette année, le festival proposera des films, des invités exceptionnels, une programmation inclusive scolaire et hors temps scolaire, des temps forts dédiés aux professionnels. Le Village du festival, accueille tous les soirs, cinéma en plein air et concerts.

Les avantages fiscaux
Le FIFIB est organisé par une association loi 1901 (l’association Semer le doute) à but non lucratif dont les statuts entrent dans le champ de l’article 238 bis du code général des impôts, spécifique au mécénat d’entreprise. À ce titre, chaque mécénat est déductible fiscalement. Pour une entreprise, la réduction des impôts sur les sociétés s’élève à 60% du montant des sommes versées (dans la limite de 0,5% du CA reportable sur 5 ans en cas de dépassement de ce plafond).

Contact : Pauline Reiffers : pauline@fifib.com – 06 62 83 79 13 – www.fifib.com

EN BREF :

4%

Le taux d’emprunt américain à dix ans est passé au-dessus de 4%, de retour sur des niveaux plus observés depuis 2008. Au début de l’année, il évoluait autour de 1,5%.

1.000 milliards

Grâce à une progression de 5% en un an, les patrimoines professionnels cumulés des 500 plus grandes fortunes de France viennent d’atteindre la barre symbolique des 1.000 milliards d’euros.

24 milliards d’euros

Depuis l’automne 2021, le bouclier énergétique a coûté 24 milliards d’euros. 10,5 milliards d’euros pour plafonner les tarifs de l’électricité, 7.5 milliards pour la réduction sur les prix du carburant et 6 milliards pour le gel des prix du gaz.

LES PRINCIPAUX INDICES DU 01 JANVIER AU 30 SEPTEMBRE 2022

LES INDICES BOURSIERS
CAC -19.48 %
SBF 120 -20.06 %
DOW JONES -19.25 %
NIKKEI -9.91 %
EURO STOXX -22.84 %

LES PLUS FORTES VARIATIONS DU CAC 40 EN 2022
THALES +48.86 %
ALSTOM -46.73 %

LES TAUX D’INTÉRETS
EURIBOR 3 MOIS +0.160 %
OAT 10 ANS +2.7570 %